dimanche 9 octobre 2011

Retour sur les manifestations enseignantes fin septembre à Grenoble avec Michel, retraité "Sans-culotte" très déterminé...

Pami le flot de manifestants, Michel ne passe pas inaperçu. Sur le parvis de la gare, ce retraité de 67 ans est l'un des premiers à répondre présent, dès 14 heures, à l'appel des syndicats pour cette grande journée de manifestation en faveur de la défense de l'éducation. Plus déterminé que jamais, Michel porte le « costume révolutionnaire ». Coiffé du bonnet phrygien et de la cocarde française que portaient les révolutionnaires de 1789, le manifestant a le discours facile : « Je suis dans la rue car on est en train de flinguer la pyramide sociale ». Michel a même enfilé le short tricolore et revêtu un T-shirt orné des trois maîtres mots du slogan républicain : « Liberté, égalité, fraternité ». Autant dire qu'à première vue, cet ancien commercial dans le pneumatique prête à sourire. Mais il n'en est rien, Michel sait de quoi il parle. Sa présence dans le cortège ne fait aucun doute, il veut se montrer dans ce « déguisement » pour faire réagir les pouvoirs publics. « J'espère que les hommes politiques isérois qui m'ont interpellé, ont compris qu'il est temps de revenir à des valeurs humanistes ». Un brin provocateur, Michel n'est pourtant pas un clown ou un amuseur public. Ses propos sont sérieux et réfléchis. « Je ne suis pas révolutionnaire, mais l'enseignement est la base de la société, que vont devenir nos jeunes ? » lance-t-il devant plusieurs manifestants intrigués par le personnage haut en couleurs.
Fondateur et ex-entraîneur du club de rugby de Seyssins, Michel voudrait que les valeurs défendues dans le milieu de l'ovalie se retrouvent aujourdhui dans la société. « Il n'y a plus de respect et de tolérance aujourd'hui, la jeunesse est devenue agressive et les enseignants sont mal formés, c'est le monde à l'envers » s'emporte l'ancien sportif. Mais Michel est surtout dans la rue pour ses petits-enfants. Les classes surchargées, les suppressions massives de postes dans l'enseignement et la fermeture des centres de formation des professeurs, le retraité a tout suivi avec attention et s'y oppose fortement : « Les professeurs en ont ras-le-bol, ils ne peuvent pas enseigner dans ces conditions et malheureusement ce sont nos enfants et nos petits-enfants qui en sont les victimes ».
Pour Michel, il faudrait réformer l'éducation nationale dans sa totalité et tout reprendre à zéro. Alléger les classes, former convenablement les enseignants et revenir aux valeurs traditionnelles de la France permettrait sans doute d'éviter « le nivellement par le bas de l'éducation » que rejette le retraité. « Avec ces réformes stériles de l'enseignement, c'est tout le patrimoine français qui fiche le camp, alors que l'éducation est primordiale » ajoute l'ancien rugbyman. « Il faut du fric pour le service public » : tout au long de la marche jusqu'au rectorat, Michel répète à tue-tête les slogans les plus forts. Il se plaît dans cette « ambiance conviviale » où les gens semblent avoir « retrouvé un peu de bon sens et d'esprit critique dans un monde de plus en plus cloisoné et individualiste ».
Une chose est sûre, Michel redescendra dans la rue dès le prochain rassemblement, avec la même tenue, les mêmes revendications et le même état d'esprit, celui de l'union, qui comme il dit si bien, « fera toujours la force ».

Michel a revêtu le costume révolutionnaire pour manifester
aux côtés du corps enseignant

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